Merci

Une attente longue et souvent impatiente, à la bordure de la colère ou de l’ivresse retenue. Une peur continue, un manquement, un état de moins bien-être. Une sorte de caprice enfantin bien que divin. Un tapage de pieds sur un sol battu pour être en mesure de sentir cette impatience, un martèlement pour la matière, pour qu’elle soit le témoin de ce manquement, pour qu’elle se secoue au même rythme endiablé que ce vouloir tant exprimé. Un piétinement d’enfant pour plier la matière, avec encore une sorte de mémoire résiduelle que vous êtes les formateurs et terra-formateurs de toutes vos matières. Tout cela empreint d’une tristesse liée à cette peur de n’être jamais assez, assez de tout finalement, jamais assez bien, jamais assez de ceci ou de cela, un manque, du manquement vécu et transmis en boucle, de générations en générations des cycles que vous souhaitez infinis. Un merci que, fondamentalement, vous vous refusez à vous-même, incapables ou plutôt aveuglés de cet état de fait que, ce merci tant attendu, n’est valable que de vous-même à vous-même.

Un juste merci ne s’entend qu’avec ses yeux propres, lorsque vous tentez de l’exprimer pour autrui il n’est jamais dans vos “assez bien”, d’ailleurs nombre d’entre vous ne le prononcez guère, le plus souvent à juste titre car vous n’êtes pas dans le merci à vous-même. Combien de vous n’en peuvent plus de se sentir redevable envers tout et tout le monde. Si vous ne faisiez qu’une seule pause, un seul merci vrai et entier suffirait pour une de vos vies entières. Un merci profond, entier, sans solennité, sérieux ou convention, juste un merci léger, enjoué comme devrait l’être chaque instant de vie. Un merci minuscule ou majuscule peu importe pourvu qu’il soit vrai et plein, plein de vous avant tout, que ce merci transpire par toutes vos cellules et particules qu’elles soient chacune dans ce retour au merci à soi, merci de soi, merci pour soi qui englobe bien au delà tout ce que l’on croit être soi.

Merci n’est ni un début, ni une fin, c’est une continuité de vous, de tout ce qui vous constitue, loin de vos concepts, de vos croyances, de ce que vous nommez vos états d’être. Ce merci plein et entier vous englobe vous et l’existence dans sa vastitude, plus précisément, ce merci c’est vous. Vous êtes ce merci tant attendu qui n’arrive jamais, parce que vous ne le percevez plus en vous, par vous. Vous avez privilégié d’autres croyances qui obstruent cette évidence que merci et vous n’êtes qu’un, indissociable. Merci à vous, de vous, par vous intrinsèquement.

 

Être lunaire en observance relative

 

( lundi 18 février 2018 – Villa urbana )

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