Le Doute

Que serait la vie sans le doute ? Une succession de visions sans questionnement, sans étonnement, une sorte de pâleur et de fadeur sur un tas de certitudes ferventes et barbantes.

Dans ces moments de doutes où tout est permis, permettez-vous aussi l’oubli. L’oubli de qui vous êtes ou croyez être. Accordez-vous le droit de n’être pas ce petit quelqu’un que vous pensez incarner. Voyez-vous plus grand que cela, plus vaste, plus de vos plus. Allez chercher dans les plus impossibles ou improbables de ce que vous appelez l’imagination, l’imaginaire, l’irréel par-delà le réel ou que vous croyez comme tel.

Faites un effort, un tout petit, après tout dans ces moments de doutes vous êtes moultes à vous sentir envahis, débordés, submergés voire terrassés, alors puisque de tout façon vous y mettez beaucoup de cœur, allez-y pleinement, un soupçon de volonté et ça y est vous y êtes dans le rien, vous n’êtes rien ! Par cette entrée dans le rien de qui vous êtes, vous êtes enfin chez vous dans le tout. Ce tout qui est rien et tout à la fois.

Oui, je sais, je sens, j’entends les grincements, ces montées dans les tours que cela éveille lorsque l’on vous pousse dans vos notions de qui vous êtes.. Moi je ne suis rien ! Il n’y a que Moi qui est le droit de dire ça ! Et voilà le petit personnage miniature de ce que vous acceptez de montrer, de dévoiler de vous, qui repointe son bout de petit nez !

Difficile, me direz-vous, de faire sans ce petit despote de vos vies intra, extra et bof parfois.. Eh bien, si je vous en disais un peu plus sur cette caricature miniature de vous-mêmes ?

Ce petit, n’est en faites qu’un rempart, un heaume peu rutilant et enfermant, une sorte de façade tolérée et envoyée à qui accepte de se laisser duper, qui se mire sans vouloir le savoir dans des miroirs déformants jusqu’au déplaisant bien souvent.

Ce petit est aussi vrai qu’il vous y paraît, pour autant que vous lui accordiez toute l’importance de vos croyances, en rabâchage et rediffusion en profusion, de vos pseudo-vraies ou supposées vraies histoires que vous vous racontez souvent à la nuit tombée. Vous entretenez par des verbalisations répétitives et collectives ces histoires de vous, individuelles ainsi que collectives et ce par des souvenirs, la plupart du temps erronés, diffusés en concentrique et excentrique et dans le sens stricte également.

Tout cela rapporté au regard de filtres multiples et multipliés ainsi que de vos visions au travers d’un œilleton.

Qu’il est doux de se laisser porter par des faussetés, cela ne nécessite aucune investigation personnelle, cela vous conforte dans vos petites pantoufles usagées et vos petits personnages étriqués et sans trop d’éclat, vous obligeant en cela à vous inventer des tenues pour vous pâmer, lors même que votre êtreté n’a nul besoin d’artifices pour rutiler.

Votre nature étant si lumineuse, maintenir ce niveau d’imperfection orchestré et de l’ordre de la virtuosité il est vrai, une autre de vos facettes en merveille.

Je m’égare.. pas tant qu’il y paraît.. ce petit personnage, ce pâle avatar, ce communicateur en légère défection, est avant tout à reprogrammer.

Comment me direz-vous ? Vous croyant ignorant de tout et surtout de vous..

Une simplicité serait de l’aimer et de l’accepter tel qu’il est, tel que vous l’avez souhaité, de vous en faire un ami même tout petit, après tout il est de vous aussi. Une bonne idée serait de le soumettre au doute en chaque instant de ferventes croyances de vous-mêmes, de lui, en ce que vous croyez être constitués qui n’est, dans ces instants, que le reflet de cette marionnette que vous acceptez d’exposer en représentation faussée de vous, pour vous maintenir au chaud sans risquer de vous dévoiler.

Le doute est un ami en cela qu’il est capable de faire voler en éclat toutes certitudes ou pensées considérées comme telles. Le doute peut, en effet, tel un raz-de-marée bienveillant et bienfaisant laisser derrière lui, par ce coup de balais magique, un limon riche et fertil prenant place sur de fausses identités qui servent, en l’instant, de terrains solides et reconstructibles, ce qui ne sert plus étant recyclé en infinité.

Le savoir et le doute sont amis enchantés, ils entrent dans les constructions et déconstructions. Ce que le savoir ignore, le doute le rempli et inversement pour permettre à de nouveaux savoirs et doutes de s’exprimer.

Considérez vos savoirs comme des doutes ignorés et vos doutes commes des savoirs non dévoilés.

Considérez vous comme un savoir et un doute de vous-même en expérimentation non finie et ce qui n’est pas fini peut être redéfini en infini.

À tout moment vous pouvez remercier les personnages pour faire entrer dans votre théâtre de vie d’autres intervenants dans ce spectacle d’existences répondant à vos exigences.

Une pirouette, un jeu de cache-cache et le petit personnage lit un script nouveau, joue un rôle en réalignement de la pièce écrite et réécrite en instant T, ou instantanéité.

Voilà le doute qui a gagné ce petit personnage qui de principal revient au rôle basique qu’en principe il n’aurait jamais dû quitter.

Voici le doute et toutes ses velléités acceptés, accueillis, utilisés à souhait et qui n’est plus redouté.

Bien à vous, amis du doute et de la vie qui pétille, effervescente et vibrante.

Texte reçu par canalisation du Dieu Pan

samedi 4 janvier 2020 – Villa urbana

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