Extrait d’un livre à venir, titre provisoire :  » La Forêt enchantée »

Nous sommes de la forêt, non, pas celle que vous regardez, l’autre, celle que vous dites qui vous effraye et que nous appelons enchantée, celle primordiale et ancestrale, celle qui a vu vos tout premiers pas et vous a enseigné à faire les vôtres dans cet incertain qui vous a emporté et transporté loin de ces sols séculaires et millénaires. Je suis bien plus ancienne que le plus ancien de vos recueil qui n’est encore qu’un embryon d’idées à peine jetées pêle-mêle. Votre vétusté n’est pas plus qu’un simple et simpliste brassage d’élucubrations abracadabrantesques. Vous n’étiez pas encore vraiment nés en ces temps cités par vos linguistiques qui ont oublié d’apprendre à lire et déchiffrer. Vous n’étiez qu’une ébauche, un croquis peu fini, une envie folle d’illustrer. Tout était encore à faire dans ces prémices. Nous participâmes activement à cet événement, cette imminente échéance. Nous savions qu’elles allaient être les histoires contées et que nous ne serions au mieux qu’un vague souvenir pas très heureux la plupart de vos temps. Il y eut une agitation, une éminente virtuosité vint porter le dernier coup de baguette et le lapin sorti du chapeau, la magie de la vie venait d’être plébiscitée et de cette épure floutée le chef d’œuvre pu se révéler. Vous étiez nés.

Vos narrations et chroniques vont mettre à mal un bon nombre de fois ce cadeau de la vie qui naquit en ce fameux jour, tant pis c’est ainsi et que la grâce vous accompagne dans ces tremblements et mouvements chaotiques que vous choisîtes. Nous vous avons accompagnés quelque peu, tels de trop vieux parents éloignés, jusqu’à ces fins de ce qui est pour vous comme de sombres histoires ou des contes et légendes d’un temps que plus personne ne connaît ou ne reconnaît comme les débuts où vous êtes nés et nous de disparaître. Cela a été plus aisé qu’il n’y paraît, plus rapide aussi, les temps, les conjonctions étaient pour nous des signes tellement plus forts que ceux que vous avez crus voir pour votre avènement, cela vous a jeté plus vite encore dans ce faramineux lointain souvenir de nos existences. Ainsi en est-il..

Vous vous êtes bien battus, c’est ce qui est resté de ces épopées, contées plus souvent comme des histoires éphémères sorties des contextes et sans lien aucun avec votre naissance. Battus contre qui cela n’est pas très souvent dit, où donc et qui donc était l’ennemi, le furieux, le pire que tout à évincer et évicter. Bien-sûr vos histoires racontent vos légendes, pas les nôtres. Le devoir de mémoire que nous avons tous vient parfois vous ébranler, vous êtes nombre maintenant à chercher cette vérité tant cachée, cela se fait depuis des temps, tous vos temps ont eu des révélateurs, des pourvoyeurs de vérité. Nous ne cherchons pas à la rétablir pour un compte à rendre, ou s’il devait y en avoir un, il serait pour votre entière équité. Lorsque vous demandez plus de justice il y a dans ce bagage aussi plus de justesse. La justice est pour nous une illusion qui a une optique non liée à l’éthique. Nous vous avons vu naître, en cela, comme tous parents même éloignés, nous avons un amour débordant pour ces petits garnements que vous êtes encore maintenant.

Vous fûtes de joyeux lurons tout empanachés, armés essentiellement de convictions, qui prirent des lueurs de religiosité nécessaires à la diffusion d’informations erronées sur ce qui est bien né ou pas. Cela permit de diaboliser, puisqu’au préalable de ces enfermements, il n’existait ni diable, ni dieu, juste des divinités que vous avez également destituées. Et ce qui avait commencé comme un jeu de pouvoir, vous plongea allègrement dans ce jeu de dupes, duquel vous tentez depuis maintes occasions de vous extraire. La duperie choisie est votre propre supercherie, vous n’êtes en rien coupables, la vie ici a pris un chemin détourné pour vous ramener de toute façon à la maisonnée. Nous sommes ici, nous l’avons toujours été et ce qui passe pour vous maintenant comme un fardeau supplémentaire à porter, n’a été autre que notre façon de vous accorder et d’accepter votre indépendance vitale, pour une expérience hors du commun. À vos yeux nous sommes magiques et fantastiques, je ne dis pas que ce n’est pas vrai, ce que vous n’êtes pour l’instant pas en capacité de voir et de recevoir c’est que vous êtes, vous aussi, issus de la magie, la magie de la vie. Il n’y a pas de grande ou de petite magie, il y a une seule et unique magie qui mobilise tout ce qui vit.

Vous pourriez vous envoyer des messages de sympathie à vous-mêmes, juste parce que ces chemins choisis ne sont en rien faciles. Au-delà de ce soi-disant aspect docile que vous feintez très souvent, vous êtes les maîtres de vos destins même dans les chagrins. Un juste regard, même en apparence simpliste, vous permettrai de vous voir tel que vous êtes vraiment, des créateurs. Vous ne nous avez pas décimés, nous ne sommes jamais partis, tout n’a été finalement qu’une portion de partie de vie. Et parfois, il faut partir pour que tout se fasse comme cela se présente. L’accueil se fit avec une joie immense même dans les apparences trompeuses des jeux présentés…

Laissez-moi toutefois vous présenter ce qui a été, ce qui fût, ce qui est, par-delà toutes les billevesées racontées… Pour cela il nous faut remonter à ce qui est créé, ce qui fût créé, notre forêt, notre naissance et toutes les essences qui furent amenées à la vie par la vie… …à suivre…

Faë

dimanche 12 septembre 2021 – Villa silva

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